ROBINSON 2.0

SOLO GESTUELLEMENT BURLESQUE

Caliente!
Il fait chaud.
Très chaud.
De plus en plus chaud.
Un peu trop chaud d’ailleurs, non?
Robinson a besoin de se rafraîchir.
Il rêve.
Il rêve de se baigner.
Il rêve d’aller à la mer pour la toute première fois de sa vie.
Robinson, c’est un bon.
Pleins de bonnes intentions.
Prendre l’avion, c’est hors de question.
Alors il pense…
Bingo!
Astucieux et naïf, il élabore un plan.
“C’est pas l’homme qui va à la mer, c’est la mer qui va à l’homme”
Il décide de créer sa propre plage artificielle idyllique.
Pragmatique, écologique, mais avec du plastique.
Son petit coin de paradis.
Une expérience immersive.
Pour un confort sur mesure.
Quel génie!


Robinson, symbole de l’humanité, a modelé la nature à sa façon.
Mais il pourrait perdre bien plus que la raison…

La génèse du spectacle

Robinson 2.0 est un solo gestuellement burlesque où l’on explore les schémas de pensée qui poussent l’être humain à agir contre la nature environnante et contre sa propre nature.


Le déclic pour donner naissance à ce spectacle a eu lieu en 2014 lors d’une visite à la réserve naturelle des îles Lavezzi, au sud de la Corse. A cette époque-là je trimballait partout un exemplaire de Robinson Crusoé, absorbé par le monologue intérieur de ce personnage condamné à une vie solitaire sur son île déserte.


Comme le héros de mon livre, j’arpentais l’île quand j’ai repéré une petite plage insolite. Tout joyeux, je m’apprêtais donc à marcher sur le sable, laissant la fiction et la réalité se mélanger dans ma tête. Mais, à ma grande confusion, que ce soit Robinson ou moi, je ne sais plus, on s’est retrouvé brusquement au milieu d’une sorte d’écume de déchets plastiques. Entre une mer excessivement polluée et ce bout de terre baptisé « réserve naturelle », cette frontière synthétique témoignait de notre joli et bref séjour sur Terre. Conscient des désastres écologiques, j’avais été pourtant brutalement pris au piège, isolé, sans échappatoire, coupable et victime à la fois, comme un Robinson moderne sur son île.

L’humain peut-il être assez naïf pour espérer récolter des fruits en semant du plastique?

Cette question me faisait vibrer à l’intérieur. Pourquoi ne pas en faire un spectacle? Cependant, j’avais peur que cela devienne trop sérieux, éducatif ou moralisateur. Comment l’aborder alors? Sans réponse, triste et impuissant par ce que je venais de vivre, j’ai laissé cette idée mariner en moi pendant un bon moment, plusieurs années même, avec le couvercle bien fermé.

 

Les années sont passées et le désir de donner vie à cette île synthétique sur scène grandissait. Non pas seulement pour traiter le sujet de la pollution plastique, mais surtout celui de la bêtise humaine, se réinventant tous les jours et étant moi-même le premier concerné. C’est donc à travers le clown, avec sa naïveté, son autodérision, sa légèreté, sa poésie et sans paroles que j’ai décidé de rouvrir le couvercle en 2022.

 

C’est ainsi qu’on découvre Robinson 2.0, notre antihéros, sur sa plage artificielle sur mesure. Fier de son invention, il reflétera l’image clownesquement déformée de l’être humain qui se joue des tours à lui-même tout en essayant de dompter la nature.

Jeu, écriture et mise en scène: Joel Gonzalia
Aide à l'écriture et mise en scène: Lucien Duntze
Costumes et accessoires: Paula Meizoso
Crédit photos: Mercedes Perez Lagleyze
Soutien et accueil en résidence:
Mairie de Trets - Extrême Jonglerie - Daki Ling - L'Entrepôt - Association Rhapsodia - Le Morozoff - Cercle de l'Harmonie